L’année 2019 fut une bonne année a Verescence Somme tout comme à Verescence Orne mais par « prudence » la société a décidé de geler les salaires dès l’arrivée du virus.
Ne serait-ce pas plutôt un Patronavirus et non un Covid 19 qui tombait sur le dos des salarié-es
L’achat d’une usine en Corée un mois plus tard démontrait que la direction avait clairement choisi qui devait payer la politique prudente de ses actionnaires :
Les droits des salarié-es, à commencer par leurs salaires et leurs emplois :
– Gel des salaires aux verreries de la somme et aux verreries de l’Orne et plan de suppression de plusieurs dizaines d’emplois à Verescence Mers
Loin de semer le doute et le défaitisme chez les salarié-es, ces décisions injustes allaient au contraire stimuler la lutte et la mobilisation sur l’ensemble des sites.
A Mers tout d’abord où la CGT a appelé à la mobilisation des salariés-mobilisations massivement suivies- puis a attaqué le plan social pour parvenir une 1ère fois à l’annuler et une seconde fois à éviter tout licenciement sec.
La bataille se poursuit d’ailleurs pour la pérennité du site, de ses emplois, la lutte contre la précarité et bien entendu l’amélioration des conditions de travail.
Aux Verreries de la Somme, la CGT appuyé-es par les salarié-es très fortement mobilisés a dû recourir à la justice pour conserver la prime de fin d’année.
La direction voulait tout simplement spolier cette prime aux salarié-es qui avaient pourtant travaillé durant le confinement et avaient aussi accepté de nombreux sacrifices.(exemple l’activité partielle de longue durée, qui ampute une partie du salaire.)
Le climat était différent à Abbeville et Ecouché :
Les NAO 2021 étaient attendues tant sur Verescence Abbeville que sur Verescence Ecouché Orne
(Mers sortant d’un plan social) et avait des chiffres moins bons que sur les autres sites, la CGT a naturellement bataillé pour conserver le niveau de pouvoir d’achat et de salaires, objectifs totalement atteints.
La colère menaçait dans les troupes, dès la deuxième réunion avec un débrayage massif sur Abbeville (il a perduré jusqu’ à la fin du mouvement), aussi vite que s’est répandu le Covid, le site de Versecence Somme débuta son débrayage et le mouvement s amplifia avec le débrayage sur Verescence Orne qui n’avait pas connu tel mouvement depuis bien longtemps avec des salariés déterminés à ne rien lâcher.
Au Début des NAO la proposition de la direction se résumait à une Augmentation Générale de 0,3% et des Augmentations Individuelles à 0,3. La cerise patronale sur le gateau est un 0,4% de rattrapage de l’année 2020 , 20€ sur la prime vacances et 5€ sur les médailles du travail.
Tout cela était bien loin des revendications des salarié-es et de leur forte détermination :
– +2% d’augmentation générale, un plus sur la prime d’équipe,
– 50€ sur la prime vacance, une ancienneté à 18 ans, une augmentation sur les médailles du travail ,
– la neutralisation des 0,4% de l’année 2020 (pourquoi venir impacter les NAO 2021 avec ses 0,4 % de 2020 ,c’ est bien une décision de la direction de ne rien donner sur l’ année précédente, de même l’effet rétroactif ne sera jamais donné) ,
La revendication portait surtout sur un supplément d’intéressement par rapport aux chiffres 2020 ce qui permettait de récompenser l’ ensemble du personnel.
Une coordination inter-site VO-VS s est organisée :
– Que ce soit pour le barbecue
– Lors des réunions plénières avec une synchronisation parfaite : Si un site rentrait en réunion, l’autre était en suspension de séance et vice versa, ce qui permettait de savoir à l’instant « T » les avancés lors des négociations sur les sites.
Les intimidations ont été également de la partie :
– Demande d’intervention de la gendarmerie à l’initiative de la direction
– Entrave au droit de grève avec la tentative de faire remplacer les grévistes par les intérimaires.
Ce qui a fait dire à la CGT que « Notre haute direction souhaite avoir des salariés hautement qualifiés pour faire tourner les machines et surtout obéissants, n’hésitant pas à traiter les salariés grévistes « de moutons de la CGT ».
En lieu et place de moutons, la direction va faire face à des femmes et des hommes plus déterminées que jamais!
Travailler plus pour des miettes, on n’en peut plus, on n’en veut plus »
Qui fait la richesse d’une entreprise si ce ne sont pas ses travailleuses et ses travailleurs et qui récupère la grosse part du gâteau ?
Les salariés n’auraient-ils pas été plus impactés par le Covid que la société Verescence elle-même ?
La forte mobilisation sur les 2 sites, la coordination parfaite entre les syndicats CGT et les salarié-es des 2 sites aussi bien sur le mouvement lui-même que sur les propositions et revendications finira par payer :
La direction accepte de réouvrir les négociations.
Les syndicats CGT et les salarié-es y voient à juste titre l’affaiblissement et la fébrilité voire la panique de la direction.
Il faut dire que le mouvement se médiatise et que les clients de Verescence commencent à se faire de plus en plus présents auprès de la direction de Versecence.
Les salarié-es des VO et la CGT rejettent les 1ères propositions qui ne sont ni plus ni moins qu’un scandaleux chantage.
Pour rappel ces propositions patronales reviennent à « augmenter » de 2,50 € un bas salaire.
Rappelons que les bas salaires constituent l’immense majorité des salaires aux VO et VS.
La CGT après consultation des salarié-es a donc bien évidemment refusé de signer cette proposition d’accord. La mobilisation s’amplifie alors d’avantage et les structures de la CGT(syndicats, Union Locale et Fédération) sont là pour aider le mouvement à grandir et les salarié-es à gagner.
La mobilisation finira par payer puisque le 10 juin après plusieurs jours de mobilisations massives, la direction fait une nouvelle proposition :
+1,89 % d’augmentation générale,
plus 35 euros sur la prime de vacances et
Embauche de 25 personnes.
Après consultation et accord des salarié-es, la CGT respecte la volonté des salarié-es des 2 sites et signe l’accord.
Une lutte exemplaire de détermination, d’intelligence, de solidarité et une lutte victorieuse en tous points. Bravo aux salarié-es des VO et VS et bravo aux équipes CGT soutenues par leur Fédération CGT Verre-Céramique, leurs Unions départementales et locales.