Tout au long de cet été, La CGT Verallia avec le soutien de toute la CGT(Ud et Fédérations) s’est attelée à mobiliser les salariés, la population, à informer et interpeler les pouvoirs publics, à s’exprimer dans les médias pour un seul objectif :
Sauvegarder le four de Cognac et empêcher les actionnaires Banque Publique d’iInvestissement et Fond Vautour Apollo, ainsi que leurs exécutants le PDG Gianuzzi, de détruire près de 200 emplois. Tout cela au nom du sacro-saint dividende pour ces mêmes complices.
Des dividendes, il y en a eu et beaucoup alors même que les français et les salarié-es étaient appelés par Le Président de la République et son gouvernement à se serrer la ceinture via des mesures de chômage partiel. Ce mêm président qui a assuré aux français que plus jamais les entreprises bénéficiaires d’autant de cadeaux en argent public(c’est à dire d’argent provenant des impots des citoyens), plus jamais elles ne licencieraient ou ne fermeraient de site.
Bien au contraire, Le Président a confirmé devant le monde entier, que la France allait relocaliser massivement…
Il a dû oublier d’en parler à sa propre banque publique d’investissement(BPI), puisque celle-ci, crise Covid ou pas, n’a pas hésité à voter comme un seul homme, en juin dernier, une distribution de 100 millions d’euros de dividendes(dont 8 à elle-même), une augmentation de salaire de 20% du PDG et de lui offrir par la même occasion 8% du capital soit environ 75 millions d’euros. Pour remercier l’Etat Français et sa Banque Publiqued’investissement d’un tel cadeau, les actionnaires Apollo, le PDG Gianuzzi et son directeur général France, M Rousseau(celui là même qui a fermé l’usine de pneus Good Year à amiens, en vrai défenseur de l’industrie française), ces gens là donc ont annoncé le lendemain de ce cadeau d’Etat : La Fermeture du four de Cognac et 200 suppressions d’emplois…La BPI fidèle à ses valeurs de désindustrialisation du pays a bien entendu voté avec les 2 mains, ce plan de destruction de capacités industrielles et de supressions massives d’emplois.
Le Ministre de l’Economie a d’ailleurs réagi à cette casse organisée par l’Etat Français et le fond Apollo en apportant son soutien au PDG de Verallia et à son plan destructeur. M Lemaire ne connait visiblement pas le sujet, puisqu’interrogé sur le rôle de l’Etat dans ce casse du siècle, il a répondu que l’etat français ne pouvait pas intervenir dans un groupe privé…oubliant que l’Etat Français est le 2ème actionnaire de Verallia puisqu’il possède 8% et vient de toucher 8 millions. d’euros de dividendes via la BPI. Winston Churchil disait que les temps modernes, il y avait trop d’hommes qui cherchaient à être importants et très peu qui cherchaient à être utile. Nous ajouterons que pour ce gouvernement, ils sont très peu à avoir le courage d’être utiles. M Lemaire en est un parfait exemple.
Bref, pour ce qui concerne la réindustriualisation du pays, comme pour l’emploi dans nos territoires et comme pour les droits conquis par les salarié-es, il ne faudra compter que sur la force des travailleurs et la force de leurs mobilisations.
C’est cette mobilisation qui permet aujourd’hui de démasquer une minorité agissante pour son compte personnel et contre l’intérêt de l’entreprise Verallia et ses emplois.
La CGT avec d’autres forces politiques, comme le député Roussel, avec les habitanst du territoires du cognaçais mobilsés au sein du collectif de défense de la verrerie de Cognac, avec les salarié-es a jusqu’à présent réussi à faire éclater la vérité au grand jour. Celle de fonds vautours, aidés par la Banque Publique d’Investissement, donc l’Etat, et une direction dont le seul objectif est leur rémunération personnelle, qui cassent des capacités industrielles et des emplois.
Tout au long de l’été des mobilisations, des appels médiatiques, la constitution du collectif de défense ont vu le jour sur le cognaçais mais aussi dans les autres sites de Verallia.
Ce fut la mobilisation du 9 septembre à Cognac et un appel à 40 heures de grève, sur ses sept sites, du 8 au 10 septembre 2020 massivement suivi sur tous les sites :
« Chez Verallia, nous assistons à un cas typique où ce sont les critères financiers à très court terme qui régissent la politique économique et industrielle. Il y a un désintérêt de l’action de la BPI (Banque publique d’investissement) de la part de l’État, qui non seulement ne contrôle pas mais encourage même la prise de dividendes », s’insurge Mohammed Oussedik, secrétaire général de la CGT Verre et Céramique.
En effet, alors que la santé économique de Verallia est au beau fixe et que quelque 100 millions d’euros de dividendes viennent d’être empochés par les actionnaires, les salariés du groupe apprenaient le 12 juin 2020 la décision de la direction d’engager un PSE avec, potentiellement, 221 suppressions d’emplois. Dans un même mouvement, était annoncée la fermeture de l’un des trois fours de Verallia, celui de l’usine de Châteaubernard près de Cognac (16), le tout dans la perspective d’une délocalisation de la production.
Quel jeu joue la BPI ?
« Le pire, c’est que lorsque Saint-Gobain nous a vendus en 2015, nous nous sommes battus pour que la BPI entre au capital à hauteur de 10 %, afin d’éviter les fonds de pension vautours qui ravagent l’emploi. Nous avons cru que la BPI aurait été un garant pour éviter cela. Or, en juin, ils votent les licenciements, la fermeture du four de Cognac et empochent 7 millions de dividendes. Nous pensions que L’État et la BPI agissaient pour sauvegarder les emplois, or c’est tout le contraire », déplore Dominique Spinali, délégué syndical central CGT du groupe.
De plus, la BPI pourrait encore aggraver son rôle en cas de départ de l’actionnaire principal. En effet, la banque publique a signé un pacte de désengagement avec le fonds de pension Apollo, lequel stipule que toute baisse de participation d’Apollo entraînera une baisse équivalente de la part de la BPI. Dans ces conditions, le retrait d’Apollo pourrait être économiquement catastrophique pour Verallia.
La mobilisation prend de l’ampleur
Depuis plusieurs semaines, la CGT multiplie les initiatives pour empêcher le massacre économique. Courriers à destination de l’ensemble du monde viticole pour dénoncer l’aberration sociale et écologique des réimportations de bouteilles ; interpellation du Premier ministre avec un plan d’avenir pour la filière Verre et Céramique ; demandes de rendez-vous auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, et y compris envers Emmanuel Macron.
« En 2017, Macron était venu pendant sa campagne électorale pour vanter le dialogue social à la Verrerie d’Albi, qu’il voulait ériger en modèle. Il avait ajouté que l’entrée de la BPI au capital était le garant du bon fonctionnement de Verallia. Et on voit où nous en sommes », s’agace encore Dominique Spinali.
Des politiques ont ainsi commencé à s’emparer de ce dossier décidément bien gênant pour le gouvernement. L’affaire transcende les clivages, allant du maire divers droite de Cognac au député communiste Fabien Roussel. Celui-ci a d’ailleurs pu obtenir un rendez-vous au ministère de l’Économie le lundi 31 août pour une délégation des salariés Verallia, accompagnée de lui-même et de la députée LREM de Charente, Sandra Marceau.
Un rendez-vous ministériel…sans ministre et avec un partant!
« Nous demandions à voir Bruno Le Maire, mais c’est Marc Glita, délégué interministériel aux restructurations d’entreprises qui nous a reçus au ministère. Monsieur Glita est chargé des entreprises en difficulté, or nous ne comprenons pas. Verallia n’est pas en difficulté, mais en pleine santé financière », commente Dominique Spinali. Ce Monsieur Industrie qui quittera ses fonctions fin septembre, autant dire la considération que porte M Lemaire à la situation industrielle et sociale de Verallia.
Lors de cette réunion, la CGT a demandé la suspension du PSE pour ouvrir des négociations. « Aujourd’hui, la direction veut en passer par des décisions unilatérales et ne veut pas négocier. Nous avons demandé l’arrêt du plan et à obtenir une réponse avant le CSE central qui doit se tenir le 21 septembre 2020 ». La balle est maintenant dans le camp du gouvernement.
Les sept sites en action du 8 au 10 septembre 2020
En attendant, la CGT a appelé à 40 heures de grève consécutives sur l’ensemble des sept sites Verallia disséminés sur le territoire national. À Cognac, un comité de soutien réunissant des personnalités de la culture et du monde social est en cours de constitution. Des rassemblements se sont tenus devant chaque site le 9 septembre 2020. Côté politique, à Cognac, Fabien Roussel (PCF) était de nouveau présent avec les salariés de l’usine de Châteaubernard, au coté de Mohammed OUSSEDIK secrétaire général de la Fédération CGT Verre-Céramique.
Quant à Albi, lieu symbole de la verrerie de Jean-Jaurès, c’est le député de la Somme, François Ruffin, s’y est rendu. Il n’a pas manqué de rappeler que l’actuel directeur France de Verallia est aussi l’ancien directeur de Goodyear Amiens, où un autre plan social boursier a provoqué un véritable cataclysme social qui a été récemment condamné par la justice.
A Albi justement ou des actions se font contre les 25 suppressions d’emplois, notamment ce 3 octobre avec un rassemblement devant le site.
Les mobilisations se poursuivent donc avec un seul objectif permettre la suspension du plan de destruction d’emploi et la suspension de l’arrêt du four.
La CGT propose même de mettre en place les mesures d’APLD et de profiter de ces mois pour reconstruire un four dédié au verre blanc. Toutes les études sérieuses saluent les propositions de la CGT, alors mêms que l’Etat français et son ministre Lemaire de la désindustrialisation continuent à soutenir le fond vautour Apollo et les dirigeants de Verallia. La CGT, les salarié-es des verreries de Verallia, leurs familles et les populations qui habitent ces territoires se souviendront en temps voulu de ces trahisons.