Les élus du personnel et représentanst syndicaux ont eu une mauvaise surprise en cette fin d’été :
Convoqués par l’employeur à une réunion extraordinaire du Comité Social Economique Central, ils ont écouté abasourdis le réquisitoire de la direction et de ses actionnaires financiers contre les sites de productions français :
Une casse bien organisée et de longue date
Au point relatif à l’info-consultation sur les orientations stratégiques de l’entreprise, le président de Kohler France a fait l’annonce suivante :
– constat d’échec et décision de se séparer du site de Damparis Jacob Delafon céramique (151 salariés)
– constat d’échec et décision de se séparer du site de Reims Jacob Delafon robineterie (29 salariés)
Mais tous les sites ainsi que le siège social devraient subir cette attaque en règle contre l’emploi et l’industrie en France.
Le président du groupe a annoncé une recherche de repreneur qui va débuter à l’issue de la prochaine réunion fixée le 15 septembre.
Le délai de recherche de repreneur est fixé légalement à 3 mois
La direction et ses actionnaires avaient tout prévu puisque ces annonces ont été faites à tous les salarié-es sur tous les sites et cela dans la foulée de la réunion.
Rappelons que Jacob Delafon Damparis et son usine font parties du patrimoine industriel national puisque fondé en 1889 .
Le groupe Kohler K/E SAS emploie en France environ 1800 salariés et produit notamment des saniataires céramiques et de la robinetterie haut de gamme.
Il est évident que ces annonces interviennent en pleine pandémie et qu’elles n’ont d’autres buts que de fermer des sites en France et de délocaliser (avec de l’argent public) les productions dans les pays à bas cout…
Des solutions existent :
La Fédération soutient pleinement son syndicat CGT et les salarié-es de Kohler France et va intervenir auprès des élus et du gouvernement pour empêcher cette gabegie industrielle, sociale, économique et écologique.
Dans notre plan d’avenir pour les industries du Verre et de la Céramique, notre Fédération propose notamment :
– Un programme de soutien à la construction neuve(500.000 logements par an)
– D’imposer dans le cahier des charges(notamment les marchés publics et de collectivités territoriales) les productions nationales en incorporant les coûts écologiques et sociaux
– La suspension des plan de destructions d’emplois et la mise en place de mesures sociales pour prendre le temps de trouver des alternatives et des repreneurs
Dans le cas de Kohler Jacob Delafont, ces mesures doivent être prises d’urgences notamment :
– En suspendant le projet de fermetrure des sites, en étudiant toutes les mesures possibles pour éviter cette fermeture (utilisation de l’APLD conditionné au maintien du site, des emplois et des productions),
– L’obligation de trouver des repreneurs fiables, en conditionnant les aides publiques, l’accès aux marchés publics, l’accès au prêt garanti par l’Etat.
– En étudiant la possibilité pour l’Etat via la Banque Publique d’Investissement et les collectivités territoriales de reprendre les sites et l’entreprise dans l’attente de l’adosser à des investisseurs sérieux.
Ces mesures sont des pistes pour sauvegarder et pérenniser ces sites et ces emplois, la CGT attend des pouvoirs publics qu’ils mettent la pression sur les actionnaires et dirigeants actuels pour que ces propositions aboutissent.