Ce congrès a eu lieu dans un contexte de crise économique et politique en Europe.
On a vu dans le sillage de la crise de la dette souveraine l’effondrement du consensus politique, une augmentation de l’austérité et la domination d’une élite financière aux dépens de la société et du monde du travail.
Des millions d’emplois industriels ont été perdus, le niveau des salaires est sous l’étouffoir et on connaît une croissance extraordinaire de l’emploi précaire.
Aussi, les droits syndicaux sont sous le feu d’attaques partout sur le continent.
Le Congrès a dressé le bilan de la crise et établi un plan pour y répondre, élisant une nouvelle équipe de direction pour la période 2016-2020. Ces nouveaux dirigeants, Luc Triangle, Sylvain Lefebre, Benoît Gerits, Luis Ángel Colunga et le président réélu, Michael Vassiliadis, ont livré une intervention politique ferme quant au besoin d’une Europe sociale avec des syndicats forts pour contrer la domination du monde des entreprises.
L’échec de l’élite politique européenne à s’opposer à la crise conduit à une fracture sociale, à une inégalité croissante, tant à l’intérieur des États membres qu’entre eux ainsi qu’à une croissance de l’extrémisme de droite.
Les traités commerciaux comme le TTIP et le CETA donnent la prérogative aux entreprises au détriment de la collectivité.
L’Europe a besoin d’un modèle progressiste fondé sur une solidarité économique et sociale, avec de l’investissement dans des emplois manufacturiers de qualité. Les défis auxquels l’Europe fait face sont partagés de manière inégale et voient le monde du travail partout sur le continent porter le fardeau de l’austérité et les pays du sud supporter à la fois la plus grande part de la crise de la dette et l’afflux des réfugiés. Une Europe à visage humain devrait se partager ces défis.
Luc Triangle, le nouveau secrétaire général d’industriAll Europe, a déclaré qu’une “coordination syndicale efficace sera au cœur des activités principales d’industriAll Europe au cours des quatre années à venir, avec le but de renforcer la puissance syndicale et l’identité européenne de l’organisation”.
Les intérêts de ses membres, sera la préoccupation première d’industriAll Europe. Les objectifs de l’organisation pour la période qui s’ouvre se concentreront sur quatre thèmes :
– La création d’emplois de qualité, stables et bien rémunérés au sein des industries européennes ;
– La promotion des systèmes de négociation collective au large champ d’application afin d’obtenir de bonnes conditions de travail partout en Europe ;
– La mise en place d’un contre-pouvoir efficace face aux multinationales ;
– Le renforcement des syndicats aux niveaux européen et national par le biais d’une syndicalisation ciblée.
IndustriALL Global Union et industriAll Europe vont étroitement collaborer puisque la syndicalisation et la construction d’une puissance syndicale sont également à l’ordre du jour en Europe. Cependant, nous avons besoin de davantage de femmes dirigeantes en haut lieu !” a déclaré Jyrki Raina, Secrétaire général d’IndustriALL Global Union.
Luca VISENTINI Secrétaire Général de la CES, au 2ème Congrès d’IndustriAll-Europe à Madrid, 7-9 June Madrid, 7-9 Juin 2016 .
Nous pensons que l’Europe a besoin d’une nouvelle stratégie industrielle, afin de répondre à trois besoins fondamentaux que nous avons en face de nous: la revitalisation de l’économie européenne – lutte contre le changement climatique et transition juste – face à la numérisation de la production et des services et de ses conséquences sur le marché du travail. All this requires a vision for Europe and its industry for the next decades. Tout cela nécessite une vision pour l’Europe et son industrie pour les prochaines décennies. A vision that’s currently lacking, and that we have the responsibility to design. Une vision qui fait actuellement défaut, et que nous avons la responsabilité de concevoir. Fair and just transition, quality job creation, reinforcing and extending labour and social protection: that’s what workers need, a sound and alternative macroeconomic strategy from trade unions. Transition juste et équitable, la création d’emplois dequalité, le renforcement et l’extension du travail et la protection sociale: voilà ce que les travailleurs ont besoin, un son et une stratégie macro-économique alternatif des syndicats.
Déclaration de la CGT par Daniel PELLET-ROBERT
Chers Camarades,
Je tiens d’abord à vous saluer tous au nom de mon organisation syndicale CGT et à féliciter la nouvelle équipe qui a été brillamment élue hier et qui permet une représentation de toutes les tendances au sein de notre organisation IndustriAll Europe.
Elle aura en charge la mise en œuvre de la résolution politique et le programme de travail sur lequel nous débattons actuellement. J’interviendrai plus tard pour défendre les amendements que nous avons maintenus. Mais je souhaitais avant cela, donner une explication sur le vote de mon organisation portant sur la résolution concernant le dialogue social.
En effet, l’ensemble de la délégation CGT des fédérations d’industries n’a pas participé au vote sur cette résolution. Nous savons tous ici que le dialogue social implique une discussion entre partenaires sociaux.
En France, le patronat comme le gouvernement refuse totalement le dialogue. Les organisations syndicales qui luttent actuellement contre la loi « dites travail », la CGT, FO, les Organisations Etudiantes et d’enseignants ont envoyé, il y a 1 mois au Président de la République, une lettre lui demandant d’ouvrir des négociations pour bâtir un code du Travail du 21èmé siècle. Ces organisations n’ont jamais reçu de réponse.
Le patronat, et notamment son premier responsable Pierre GATTAZ qui est un membre important de Bussiness Europe et qui vient de la métallurgie, traite les syndicats de voyous et de terroristes et appelle les patrons à les traduire devant la justice.
Des centaines de jeunes, de militants sont convoqués par les tribunaux et des dizaines d’hommes et de femmes sont soignés dans les hôpitaux parce qu’ils ont été matraqués par la force publique et 2 personnes sont entre la vie et la mort parqu’ils ont défendu ce qu’ils croyaient juste.
C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas participé au vote et personne ici, je le pense, ne peut accepter que le syndicalisme soit traité de cette façon.
Après, nous avons entendu hier, les interventions de nos camarades Français sur le climat social et la loi travail. Puisque dominique (Bousquenaud CFDT) est rentré dans le détail sur cette loi, nous tenons à la disposition de tous ceux qui le souhaite, un document en Français et en Anglais qui explique le contenu de cette loi et surtout les conséquences de celle-ci, sur les conditions de vie et de travail des salariés, mais aussi sur les relations entre employeurs et salariés.
Vous trouverez beaucoup de similitude entre celle-ci et ce qui a déjà été mis en œuvre en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie avec les conséquences que l’on connait aujourd’hui et ce qu’on veut imposer le gouvernement Belge.
La population Française, très majoritairement, refuse ce texte et la façon dont le gouvernement l’a imposé par la force, au mépris de la représentation nationale et sans aucun dialogue avec les organisations syndicales, en tous cas, pas la mienne (CGT). La situation est explosive et une nouvelle journée d’action est prévue mardi prochain le 14 juin en prévilégiant un rassemblement sur Paris.
Face à l’intrensigeance du gouvernement et son refus de négocier, chaque jour, le pays s’enfonce un peu plus dans une crise profonde.
Nous tenons publiquement à remercier les nombreuses organisations qui ont exprimé leur soutien de par le monde et savhez que rien n’arrêtera notre détermination à faire en sorte que soit réellement prise en compte les attentes des salariés et qu’on batisse un code du tavail qui les protégent contre l’austérité.
Le Congrès vécu de l’intérieur par notre délégation CGT du Verre et de Céramique.
Ce 2ème Congrès d’IndustriAll Europe a été, bien sur, différent du Congrès fondateur de Bruxelles en 2012. Après 4 ans d’existance, nous mesurons le chemin parcouru et surtout la distance qui nous reste à parcourir pour une fédération Syndicale européenne qui réponde véritablement aux besoins des salariés pour une vie meilleure pour tous les travailleurs et leurs familles.
Des avancées non négligeables ont été mesuré mais beaucoup reste à faire pour une structure plus démocratisée et plus progressiste. Comme IndustriAll Global Union, structure syndicale mondiale, IndustriAll europe a l’ambition de construire un outil syndical capable de s’oposer à la puissance des entreprises multinationales.
Il y a néccessité de s’opposer aux politiques néolibérales menées par les gouvernements des pays et les institutions Européennes pour un nouveau modèle de développement économique et social basé sur la démocratie et une justice sociale et économique au sein des pays et entre les pays.
La poursuite de la construction d’IndustriAll Europe doit se poursuivre avec toutes les difficultés que nous rencontrons. Les façons de faire, les savoirs et les savoir-faire, les divergences, les particularités propres à chaque pays, notre vision nord sud, et bien d’autres choses ne doivent pas, ne peuvent pas nous dévier de notre objectif majeur qui consiste à continuer de militer pour des sociétés reposant sur la démocratie ainsi que la justice économique et sociale pour les salariés.
Malgré que l’essentiel soit déjà « arrêté », ce Congrès n’a pas été un long fleuve tranquille. Après la « passe d’armes » entre organisations françaises (CGT – FO et la CFDT) sur le sujet brulant de la loi travail, l’épisode des amendements que la CGT avait déposé et quelle a défendu, n’a pas été triste non plus. Mais au final, tous nos amendements ont été rejeté sur des sujets majeurs sur l’environnement, la réglementation de l’énergie, le chômage partiel, compétitivité de nos entreprises, travail précaire, etc …
En dehors des traditionnels votes et questions traités habituellement sur les statuts, plans de travail, rapport d’activité, résolutions, les travaux du Congrès ont abordé des sujets brulants mais au combien d’actualité !
Des motions d’urgence ont été voté concernant notamment sur le dialogue social, retrait de la Grande Bretagne de l’UE, la situation et problématique des réfugiés, statut d’économie de marché de la chine, extension de l’accord de libre échange entre l’UE et le Mexique, sur l’industrie pétrolière, le transport, le réforme des industries, etc …
En marge du Congrès.
A l’occasion du Congrès d’IndustriAll Europe, les organisations syndicales Françaises ont été cordialement invitées à l’ambassade de France à Madrid.
Au cours de cette rencontre, la délégation CGT au Congrès a remis une version des propositions sur un code du Travail du 21ème siècle à l’ambassadeur de France.
La délégation CGT dans les jardins de l’Ambassade de France à Madrid