Le combat continue pour les 80 salariés d’Allia de La Villeneuve-au-Chêne et les 176 de Digoin. Les 2 sites sont menacés de fermeture par les actionnaires du groupe suisse Geberitt.
Reclassement des intérimaires
Ce jeudi 1 décembre, ils étaient 150 devant le conseil des prud’hommes de Troyes pour soutenir la requalification de 15 intérimaires en contrat CDI. L’Objectif est aussi d’obtenir ces 15 CDI pour les intégrer à l’effectif du site et leur permettre de bénéficier des mêmes droits que les autres salariés.
L’audience du conseil des prud’hommes , qui devait avoir lieu jeudi 1er décembre, a été reportée à une date ultérieure, à la demande de l’avocat de la direction, un avocat particulièrement arrogant et provocateur, allant même jusqu’à mettre en doute l’objectivité des juges prud’homaux.
Les 150 salariés ont ensuite rejoint la maison des syndicats en cortège. Dans ces rangs participaient notamment les camarades de l’Union locale et l’union départementale CGT, la Fédération CGT Verre-Céramique, représentée par Mohammed OUSSEDIK, Secrétaire Général et la Fédération CGTPortugal Verre-Céramique-Construction représentée par son Secrétaire Général Pedro Jorge. Pedro Jorge est aussi venu témoigner au tribunal des conditions de travail de l’usine de céramique Allia au Portugal.
Une Usine que est en surcapacité de production, avec des salariés qui ne peuvent plus suivre les rythmes et cadences infernales imposées par la direction d’Allia-Geberitt.
C’est pourtant dans cette usine et en Pologne que les productions des sites français doivent être transférées. Pedro Jorge nous a affirmé que les salariés portugais ne réclamaient pas du travail en plus, mais des embauches en CDI, car les salariés ne peuvent même plus prendre leurs congés. La précarité se développe sur ce site puisqu’il y a en permanence 150 intérimaires. Enfin les accidents du travail et les maladies professionnelles sont légions!
Les salariés portugais sont donc solidaires des salariés français et souhaitent que l’emploi soient maintenus en France et que les conditions de travail, les CDI et les salaires soient concrétisés sur le site portugais.
Le groupe suisse réalise un chiffre d’affaires de près de 2,5 milliards d’euros par an. Cette année le bénéfice va dépasser les 800 millions d’euros. En France, les sous investissements et la mise en concurrence artificielle avec les autres sites européens sont les prétextes à la fermeture des 2 sites et aux licenciements.
Farce de Négociation avec la direction du jeudi 1er décembre
Pour mettre la pression sur le groupe suisse, les salariés ont déjà mené plusieurs actions, dont une très forte mobilisation et manifestation devant le siège helvétique, avec le soutien et la logistique du puissant syndicat Suisse UNIA.
Après le passage devant le conseil des prud’hommes les syndicats(CGT/CFDT/CFTC/UNSA/FO tous unis dans cette bataille) avaient rendez-vous avec la direction pour une négociation qui s’annonçait tendue.
L’objectif est clair : Parler de toutes les options possibles pour pérenniser et développer les sites et les emplois. Les syndicats refusent catégoriquement de discuter des primes et chèques valises qui seraient les signaux pour liquider les emplois et les sites industriels. La Direction et son avocat ont multiplié les provocations et insultes en proposant d’emblée une prime supra légale insignifiante et surtout en refusant de parler avenir des sites et des emplois. Seule proposition de la direction fermer les sites et licencier. Dans ces conditions les syndicats ont claqué la porte des négociations au bout de 15 minutes de pseudo discussion.
Plusieurs actions vont être entreprises à toutes les échelles :
La Fédération CGT Verre-Céramique va interpeller le ministère de l’industrie pour exiger une table ronde regroupant la directions, les syndicats, le ministère et les collectivités territoriales et locales avec pour seul objectif la pérennité et le développement des sites industriels et des emplois.
Une opération de boycott des produits Geberitt-Allia est en cours.
enfin des procédures juridiques en référés sont déposés pour que les contrats des intérimaires soient prolongés.
La bataille se poursuit donc avec l’ensemble des salariés et des populations qui les soutiennent.