Aides à l’embauche des apprentis : un dispositif en péril ?

Votre fédération exprime de vives inquiétudes quant à l’orientation prise par le gouvernement en matière d’aide à l’apprentissage pour 2025, même si le décret n’est pas encore sorti.

Si l’apprentissage est un levier essentiel pour l’insertion des jeunes dans l’emploi, les dispositifs d’aide aux entreprises doivent être pensés dans l’intérêt des apprentis et non comme un simple outil de réduction du coût du travail.

Des aides qui profitent avant tout aux entreprises

Depuis plusieurs années, les aides à l’apprentissage se sont multipliées, notamment avec la prime exceptionnelle mise en place en 2020. Ces aides, censées favoriser l’embauche d’apprentis, ont surtout bénéficié aux employeurs sans réelle contrepartie en termes de qualité de formation ou d’amélioration des conditions de travail.

En 2025, l’aide financière à l’embauche des apprentis va subir un sérieux coup de rabot.

Alors qu’elle était fixée à 6 000 € par contrat, elle est ramenée à 5 000 € pour les entreprises de moins de 250 salariés et à seulement 2 000 € pour les autres (diplôme de niveau bac + 5 maximum). Par ailleurs, le montant de l’aide sera maintenu à 6 000 € pour l’embauche d’apprentis en situation de handicap, et ce soutien restera cumulable avec les aides spécifiques qui leur sont destinées.

Les petites entreprises, grandes perdantes ?

Pour les entreprises de moins de 250 salariés, l’aide passe de 6 000 à 5 000 €. Cette baisse, bien que moins drastique que pour les grandes structures, n’est pas anodine. Les petites structures, souvent déjà sous pression financière, pourraient revoir leur stratégie de recrutement.

Une précarisation accrue des jeunes travailleurs

La CGT alerte sur le fait que de nombreuses entreprises recourent à l’apprentissage comme une main-d’œuvre à bas coût, renouvelant systématiquement leurs apprentis sans offrir de véritables perspectives d’embauche. Au lieu d’encourager l’amélioration des conditions de travail et de formation, ces aides peuvent inciter à une précarisation accrue des jeunes travailleurs.

Des fonds publics détournés au profit du patronat

L’État continue de financer largement l’apprentissage, alors que certaines grandes entreprises qui en bénéficient disposent déjà de moyens suffisants pour former et embaucher. La CGT réclame que ces aides soient conditionnées à des engagements concrets : un encadrement pédagogique renforcé, une meilleure rémunération des apprentis et un taux minimal d’embauche en CDI après la formation.

Nos revendications pour un apprentissage de qualité

Plutôt qu’une aide sans condition, la CGT propose :

  • Un meilleur encadrement des aides pour éviter les abus et garantir des débouchés réels pour les apprentis.
  • Une augmentation des salaires des apprentis pour lutter contre la précarité.
  • Une formation de qualité, avec des moyens renforcés pour les centres de formation d’apprentis (CFA).
  • Un contrôle accru des entreprises bénéficiaires pour s’assurer qu’elles jouent pleinement leur rôle dans la formation et l’insertion des jeunes.

En conclusion, la CGT demande une refonte du système d’aide à l’apprentissage pour 2025, afin qu’il profite en priorité aux jeunes et non aux seuls employeurs.

L’apprentissage doit être un véritable tremplin vers l’emploi stable et qualifié, et non une variable d’ajustement du marché du travail.

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