le 15 octobre dernier, la verrerie de Masnières était placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Cambrai.
Tout ce scénario a été écrit par le nouveau repreneur, le groupe Stolzle.
Incapable de tenir ses engagements, concrétisés en décembre 2013 par un accord signé avec la Cgt et prévoyant la réfection du four, des investissements indispensables dans les infrastructures, en échange d un gel des salaires entre autre, la direction du groupe Stölzle renie sa parole et ses accords écrits !
Elle exige aujourd’hui le retour au travail posté en 4×8, la suppression du 13eme mois, et ni plus ni moins que l abandon des procédures pour faire classer le site amiante et ouvrir des droits aux départs anticipés pour les verriers victimes de ce fléau !
La Cgt a décidé d en appeler aux salariés pour les mobiliser et va bien entendu poursuivre et amplifier son action contre ce chantage a l emploi et pour la reconnaissance de l amiante et des dégâts provoqués chez les verriers.
Après l’échec de la conciliation en septembre 2013, l’affaire doit être jugée ce vendredi matin. Pour mémoire, 180 salariés exposés aux fibres toxiques entre 1962 et 1996 demandent à la justice que soit reconnu leur préjudice d’anxiété
La décision du tribunal administratif de Lille enjoignant le ministère des Affaires sociales d’ajouter les Verreries de Masnières à la liste des sites classés amiante en France plaide en leur faveur. Mais ce classement, qui ouvre droit à l’allocation de cessation d’activité des travailleurs de l’amiante (ACATA), n’est toujours pas publié au journal officiel. « Les Verreries ont fait appel, ce qui suspend la parution au JO en attendant une date d’audience devant la cour administrative d’appel de Douai », vient d’apprendre Me Hélène Aveline, du cabinet parisien Teissonnière, une référence en matière d’indemnisation des victimes de catastrophes industrielles, sanitaires et environnementales.
De leur côté les salariés s’inquiètent d’aller devant les prud’hommes sans le classement de leur vieille usine. « Stölzle dit qu’il n’était pas au courant du risque amiante lorsqu’il a racheté le site en début d’année. Or, le groupe a négocié 800 000 € de provision pour l’amiante sur le prix d’achat avec l’Italien Bormioli », assurent les délégués CGT.
Leur avocate se veut plus sereine. « Publication ou pas au JO, ça ne change rien pour nous. On peut quand même se prévaloir de la décision de justice rendue en première instance, qui a démontré la présence d’amiante.
C’est un point supplémentaire pour ma plaidoirie », commente Me Aveline. Mais de plaidoirie, il pourrait ne pas y avoir.
À cause du redressement, l’affaire risque en effet d’être renvoyée, les mandataires judiciaires et les AGS devant désormais être mis en cause.
La Fédération CGT Verre-Céramique soutient l action de son syndicat CGT DE LA VERRERIE DE MASNIÈRES et les verriers dans cette bataille pour l emploi et la reconnaissance de l amiante. Elle interpelle les ministres du travail et de la santé afin qu ils reconnaissent au plus vite en site amiante, la verrerie de Masnières