Le Tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass) de Lyon a reconnu l’origine professionnelle du cancer d’un ancien verrier de Givors (Rhône) décédé en 2012, a-t-on appris jeudi auprès de l’association des ex-employés du site, qui évoque une “première et grande victoire”.
Pour le tribunal, le cancer du plancher buccal diagnostiqué en 2010 chez Christian Cervantes a été “directement et essentiellement” causé par son “travail habituel” au service de ses différents employeurs de 1963 à 2003, et particulièrement par ses trente années de présence au sein de la verrerie de Givors, qu’exploitait la société BSN Glasspack.
En conséquence, le cancer dont M. Cervantes était atteint à son décès “doit être pris en charge par la Caisse primaire d’assurance maladie du Rhône”, que le tribunal invite à régulariser la situation des ayant-droits de la victime “au regard des prestations auxquelles ils peuvent prétendre”.
Les anciens verriers considèrent ce jugement, qui peut être frappé d’appel dans un délai d’un mois, “comme une avancée dans la manifestation de la vérité sur la nature dangereuse de leurs expositions toxiques sur les lieux de travail”.
Leur association avait dénombré en 2009 92 malades du cancers et 82 personnes atteintes d’autres pathologies parmi 209 anciens verriers interrogés alors. Le Tass de Lyon doit trancher un cas similaire le 7 mai.
Le site de Givors, qui fabriquait des bocaux pour le groupe Danone, a fermé en 2003. Une soixantaine d’anciens verriers ont assigné par ailleurs devant les Prud’hommes de Lyon son dernier repreneur, le groupe O-I Manufacturing, pour obtenir des attestations d’exposition aux produits toxiques et une indemnisation des préjudices causés.